La Carrière Hennocque

La carrière Hennocque ou carrière des V2 se situe sur le territoire de la commune de Mery-sur-Oise (95). Il s’agit d’une ancienne carrière de calcaire principalement connu pour avoir servi de site de stockage de fusées V2 durant la deuxième Guerre mondiale.

L’exploitation du calcaire dans les carrières des environs de la commune est très ancienne, probablement dés l’époque gallo-romaine. Au XIIème siècle quelques exploitations commencent à s’enfoncer sous la colline de calcaire pour en extraire la roche. Mais ce n’est qu’au XIXème siècle que l’exploitation prend une dimension industrielle avec l’arrivée d’outils plus efficaces comme les premières haveuses et la construction de voies ferrées pour le transfert des marchandises jusqu’aux bateaux sur l’Oise vers le Port de La Villette à l’entrée de Paris. C’est à cette époque que la carrière Bélier-Hennocque, du nom de ses exploitants se développe avec sa propre gare de chargement et son propre dépôt de pierre Gare de La Chapelle. Malheureusement pour les carriers, l’exploitation du calcaire diminue grandement après la seconde Guerre mondiale avec l’arrivée de nouveaux matériaux de construction comme le béton qui est plus économique et facile à fabriquer avec des matériaux faciles à trouver (eau, sable, ciment). Les carrières ferment les unes après les autres et sont reconverties en champignonnières.

Mais la carrière Hennocque connaît une activité particulière durant la deuxième Guerre mondiale, elle est utilisée par l’armée allemande pour stocker des fusées V2. La V2 ou « Vergeltungsawaffe 2 » est une fusée développée par l’armée allemande entre 1930 et 1942 pour permettre de transporter une charge explosive de 910 kilos à une distance d’environ 300 kilomètres. Elle est propulsée par un pulso-réacteur fonctionnant avec de l’éthanol et du dioxygène liquide pour une masse totale de 14 tonnes et une longueur de 10 mètres. Bien que n’ayant joué qu’un rôle mineur pendant la guerre, elle permettra de bombarder l’Angleterre à distance sans possibilité d’être stoppée et sera surtout la précurseur de la conquête spatiale (parmi ses concepteurs on compte de nombreux ingénieurs qui seront récupérés par la Nasa après l’opération Paperclip) et de l’utilisation des premiers missiles. Choisie pour sa grande taille et sa proximité avec les voies de chemin de fer, elle subie des aménagements comprenant des renforcements en béton, une électrification, la construction d’un quai de chargement souterrain sur train long de 1,5 kilomètre, et des éléments de défense internes comme externes (bunkers, blockhaus, tobrouks, portes blindées).

Après la guerre, l’activité de carrier reprend en profitant des aménagements électriques des allemands mais elle n’est plus rentable avec l’omniprésence du béton dans la construction et est reconvertie en champignonnières par un certain Spinelli jusque dans les années 90.

Aujourd’hui la carrière est abandonnée. Elle reste encore en bon état malgré sa surfréquentation par des visiteurs parfois peu respectueux des lieux (tags, déchets, on vous laisse découvrir par vous même…). Elle reste très belle, notamment dans les secteurs moins visités et plus éloignés sous terre. On y trouve encore de nombreuses traces de l’activité: wagonnets, rails, réservoirs, lampes, matériels pour la culture de Mycélium. Un endroit exceptionnel en tout points et à ne pas manquer !

Attention toutefois: la carrière est gigantesque et il est facile de se perdre aux milieux des nombreuses galeries qui s’entrecroisent, repérez vous en vous référant aux numéros des galeries. Elle comporte également d’autres risques: chutes de pierres, trous au niveau du sol donc soyez prudents.

L’ancien front de taille devant l’entrée
L’entrée des camions
Le toit de la galerie s’est en partie écroulé
On progresse en commençant par la galerie n°9
Des blocs de calcaire extraits et entreposés entre 2 galeries
L’eau forme des concrétions de calcaire
Un aiguillage
Des stalactites couvrent le plafond de cet ancien local
L’eau qui s’écoule est d’une clarté incomparable
Une épaisse concrétion calcaire recouvre le baril
En suivant le fil de l’eau on trouve la piscine !
De nombreuses galeries sont partiellement inondées
Un ancien tableau datant de 1951 utilisé par les carriers
Un des quelques wagonnets encore présents

Je n’ai pas encore eu l’occasion de tout visiter donc de nombreuses parties de la carrière restent à découvrir. De nouvelles photos arriveront bientôt !

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